CARCINOME HÉPATOCELLULAIRE (CHC)

Le carcinome hépatocellulaire (CHC), ou hépato carcinome est un cancer primitif du foie. Dans la plupart des cas, il est associé à la cirrhose et il est responsable d’environ 90% de tumeurs primitives de cet organe.

C’est le 8ème cancer dans le monde par ordre de fréquence. Il y a environ 500 000 nouveaux cas par an au niveau mondial.

C’est un cancer associé dans la plupart des cas à une cirrhose, à l’infection chronique avec le virus de l’hépatite B et/ou de l’hépatite C.

Dans la plupart des cas, les patients sont asymptomatiques. Avec la progression de la maladie, on retrouve des symptômes significatifs comme une perte de poids, une grande fatigue, une ascite, une dyspepsie, des douleurs abdominales, une hépatomégalie (gros foie) et de la fièvre.

Carcinome hépatocellulaire (CHC)

Carcinome hépatocellulaire chez un sujet présentant une hépatite C – [Public domain], via Wikimedia Commons

FACTEURS DE RISQUE

Plusieurs facteurs peuvent favoriser l’apparition de ce cancer :

  • une maladie hépatique préexistante
  • le virus de l’hépatite B et/ou C
  • l’alcool
  • le surpoids associé au diabète
  • l’hémochromatose

SYMPTÔMES

Quand le carcinome hépatocellulaire (CHC) est au premier stade de la maladie, il est le plus souvent asymptomatique et se développe sur une maladie hépatique déjà présente: il faut donc prendre en charge deux maladies, un cancer et un état précancéreux.

Avec l’avancement de la maladie, les signes suivants peuvent apparaître :

  • des douleurs à l’abdomen,
  • une masse palpable due à la tumeur (généralement sous les côtes),
  • un ictère communément appelé jaunisse – c’est une augmentation du taux de bilirubine dans le sang et la peau,
  • une perte de poids,
  • de la fatigue,
  • des problèmes liés à la digestion – elle peut être difficile et douloureuse,
  • des changements du transit intestinal (diarrhée, constipation),
  • des malaises,
  • les jambes lourdes et les pieds gonflés (œdème),
  • une encéphalopathie hépatique,
  • une hypertension portale.

Généralement, l’un des signes les plus courant est une perturbation du bilan sanguin qui résulte d’un fonctionnement anormal du foie.

DIAGNOSTIC ET PRISE EN CHARGE

Le carcinome hépatocellulaire est un cancer asymptomatique au premier stade de la maladie et il est souvent lié à une maladie chronique du foie.

Ce cancer peut être découvert à la suite d’un examen de surveillance, ou par hasard lors d’une visite de routine.

En cas de suspicion, il existe différents outils de diagnostic :

  • une palpation du foie réalisée par un médecin,
  • un bilan sanguin réalisé avec le dosage d’alpha-foeto-protéine (AFP), un marqueur tumoral spécifique du carcinome hépatocellulaire,
  • un examen radiologique (échographie, scanner, IRM),
  • en cas de doute subsistant, une biopsie pourra être réalisée pour pouvoir poser un diagnostic anatomopathologique du cancer.

TRAITEMENTS – SUIVI POST-OPÉRATOIRE

Les cas de patients atteints sont discutés lors de RCP (réunion de concertation pluridiciplinaire) qui ont lieu une fois par semaine au NHC de Strasbourg (Nouvel Hôpital Civil). Ces réunions ont pour objectif d’établir le meilleur protocole thérapeutique pour les patients pris en charge pour un cancer. Cela signifie que le traitement du patient n’est pas décidé par un seul médecin, mais par une équipe de plusieurs médecins pluridisciplinaires.

Le traitement du carcinome hépatocellulaire doit tenir compte de la gravité de la maladie hépatique sous-jacente, de l’état général du patient, de la présence de métastases en dehors du foie et de la localisation et la taille de la tumeur. Il faudra également soigner la maladie chronique qui a fait évoluer le cancer du foie.

Les possibilités thérapeutiques seront évoquées en fonction du stade et de la gravité de la maladie.
Différentes thérapies pourront être mises en œuvre comme :

  • La thérapie chirurgicale par résections hépatiques
    – Les résections hépatiques sont proposées pour le traitement des nodules uniques et de taille réduite.
    Les hépatectomies peuvent être réalisées par laparotomie, cœlioscopie ou une chirurgie assistée par robot.
    Ce type de traitement nécessite une hospitalisation d’environ 7 jours.
    L’abord mini-invasif peut permettre un séjour très court (1-2 jours)
  • La chimio-embolisation
    – Injection directe dans le nodule sous contrôle radiologique par voie intra-artérielle.
    Ce type de traitement nécessite une hospitalisation d’environ 3 jours.
  • La destruction locale ou radiofréquence
    – Les thérapies de destruction locale sont utilisées pour des lésions d’accès difficile au traitement chirurgical ou chez des sujets avec une fonction hépatique très altérée. Sous contrôle radiologique (scanner ou échographie), une aiguille est introduite dans la lésion par voie percutanée et traite par le passage d’énergie dans le nodule, soit par radiofréquence, soit par micro-ondes.
    Ce type de traitement nécessite une hospitalisation moyenne de 2 à 3 jours.
  • La radiothérapie
    – Cette technique est une alternative à la destruction locale si le CHC a une taille > à 3cm, surtout si la tumeur se situe dans la partie haute du foie.
    Il faudra compter plusieurs séances durant le traitement.
  • La chimiothérapie
    – La chimiothérapie peut être administrée par voie intraveineuse, elle est proposée en cas de stade avancé de la maladie.
    Un traitement par chimiothérapie par voie orale peut être envisagé. Des nouveaux médicaments sont en train d’être testés pour les patients avec un stade avancé.
  • La transplantation hépatique ou greffe du foie
    – Après une sélection scrupuleuse, la transplantation hépatique peut représenter une option envisageable.